Née le 31 juillet 1924 à Pierrefitte-sur-Seine, Paulette Vatan a fêté ses 100 ans le 31 juillet dernier.
Enfant, elle fréquente les bancs des écoles Jean-Jaurès et Eugène-Varlin. Élevée par ses grands-parents, elle
voit ses parents le week-end et se souvient du goûter que sa mère lui apportait à l’école le samedi. En 1937, elle obtient son certificat d’étude : « avec mention Bien ! » précise-t-elle.
Le Pierrefitte de son enfance, Paulette le décrit comme un « village » où les vaches se promènent. « On trouvait de tout, des chaussures jusqu’au chapeau ! » Étudiante, elle intègre une école de commerce dans l’idée de devenir comptable, mais la guerre va contrarier ses plans. Paulette devient alors apprentie couturière. Sa carrière comptera notamment un passage chez Dior, où elle est première d’atelier.
En août 1944, elle épouse Edme-Jean Vatan, à Pierrefitte. La cérémonie est célébrée par les FFI (résistance intérieure) : « il fallait frôler les murs pour ne pas croiser les Allemands. »
Paulette garde des souvenirs marquants de la guerre : le passage d’un V1 à toute vitesse au-dessus d’elle, la découverte des destructions faites à La Porte de la Chapelle, et surtout la Libération de Pierrefitte : « À travers champs, on a vu arriver l’armée du général Leclerc et les Américains. » Depuis 1960, Paulette n’a pas quitté son bel appartement pierrefittois, décoré de photos de famille et de meubles hérités de son père qui était vernisseur-ébéniste. Elle y a élevé ses deux enfants, Annie et Alain, auxquels elle s’est consacrée pendant de nombreuses années. Elle a maintenant 4 petits-enfants, 5 arrière-petits-enfants… Et est devenue trisaïeule pour la première fois ce 16 juillet avec la naissance d’un petit Robin. Un joli cadeau d’anniversaire ! Aujourd’hui, Paulette vit seule, ses journées sont rythmées par les passages d’une aide-ménagère, d’une aide à domicile et d’une infirmière. Le reste du temps, elle se repose ou écoute des émissions télé : « J’aime bien la politique » explique-t-elle.
Pour le moment, Paulette ne réalise pas qu’elle a eu 100 ans. « Je suis contente, parce que je reçois plein d’attentions et de coups de fil ! » Son secret de longévité ? Une vie « sans excès », une capacité à rebondir face aux coups durs, et sans doute l’amour de sa grande famille…