Expo Mobile Immobile

expo mobile immobile

Exposition Mobile Immobile
Artistes et chercheurs explorent nos modes de vie

Sites de Paris et Pierrefitte-sur-Seine. Du 16 janvier au 29 avril 2019

L’essor de la vitesse et la démocratisation de nos déplacements motorisés ont donné lieu à un véritable « tournant de la mobilité » : aujourd’hui, il est pratique courante de se déplacer et de voyager souvent, vite et loin. L’exposition organisée par le Forum Vies Mobiles, institut de recherche soutenu par la SNCF, associe les regards d’artistes contemporains, de chercheurs et les fonds d’archives pour souligner l’ambivalence de nos déplacements, à la fois formidables sources de liberté et d’aliénation.

La mobilité des réfugiés par Ai Weiwei, le mystère de la fluidité des foules par Sylvie Bonnot, le plan Voisin dessiné pour Paris par Le Corbusier revisité par Alain Bublex, l’éclatement de nos vies sociales par Laurent Proux, les paysages urbains pollués de Tim Franco, la vie des néonomades par Ferjeux van der Stigghel, le temps ralenti par Marie Velardi… Des visions singulières nous sont présentées le long d’un parcours imaginé par les commissaires artistiques Hélène Jagot (directrice du musée de La Roche-sur-Yon) et François Michaud (conservateur au musée d’Art moderne de la Ville de Paris).

Le visiteur sera accueilli par une vitrine présentant les jeux sérieux développés par le Forum pour explorer les facettes des futurs possibles de nos vies mobiles. Le premier intitulé Post Car Île-de-France, incite les joueurs à reconstruire une Île-de-France sans voiture après qu’un cyclone dévastateur aurait tout balayé. Le second baptisé 2061, embarque les joueurs dans un monde sous forte contrainte énergétique ou les moyens de transport et de communication sont désormais rationnés et défaillants. C’est alors à eux de décider comment agir.

Ensuite, le premier module de l’espace de Pierrefitte-sur-Seine est consacré à l’abondante littérature théorique internationale qui explore les enjeux de la mobilité depuis maintenant près de 25 ans. Le visiteur aura ainsi accès à 12 ouvrages clefs sélectionnés pour lui par le directeur scientifique du Forum Vies Mobiles. 12 ouvrages qui ont contribué à conceptualiser et à définir la place que la mobilité prend dans le fonctionnement des sociétés contemporaines.

Un deuxième module est consacré à une série de textes littéraires et de bandes dessinées, sélectionnés respectivement par l’essayiste et écrivain Jean-Pierre Martin, membre du comité d’orientation du Forum Vies Mobiles et par François Michaud pour l’équipe de l’exposition. Comme le souligne Jean-Pierre Martin, bien des écrivains sont ultrasensibles à toutes les nouvelles formes de locomotion qui modifient notre perception de l’espace et du temps. Le train d’abord, où des grands textes du XIXe et du XXIe siècle (Alphonse Daudet, Le Petit Chose, Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, Raymond Queneau, Le Dimanche de la vie, Jean-Philippe Toussaint, Fuir) mettent en scène l’individu mobile, son rapport aux autres, son corps et ses émotions dans l’espace resserré du train de voyageurs.
Les écrivains auscultent également les fantasmes et les enjeux essentiels de la voiture. Ils nous donnent à lire l’émerveillement des premiers touristes automobiles (Mirbeau, Proust), la griserie de la vitesse (Fitzgerald), le machisme des chauffards (Nourissier), l’errance et la frénésie des vagabonds en Buick (Kerouac), la folie de l’embouteillage sans fin (Cortazar), l’érotique torride et perverse des machines fétichisées et des corps accidentés (Ballard), la révolte des piétons (Irving)…
La bande dessinée a aussi fait un grand festin des moyens de transport, des plus banals aux plus futuristes (Yoko Tsuno de Roger Leloup), jusqu’à en faire le dernier refuge de l’homme (Le Transperceneige de Lob et Rochette traversant les étendues désormais glacées de notre terre), voire à s’en passer complètement (les scènes de lévitation dans L’Incal lumière de Moebius, réalisant le dernier fantasme de l’humanité). Sans oublier le rétro futurisme d’un Shuitten qui réinvente le monorail (avec Claude Renard, Le Rail) mais aussi un monde urbain écran ou les rues qui se reconstituent au gré de la progression du voyageur, le conduisent à prendre conscience peu à peu de son immobilité (avec Benoit Peeters Les Cités Obscures : Les Murailles de Samaris).

Un troisième module fera découvrir au visiteur comment le cinéma s’est saisi des grands enjeux de mobilité contemporains. C’est le critique de cinéma Xavier Leherpeur, que l’on entend notamment au Masque et la Plume, qui a réalisé autour de quatre grandes thématiques une sélection éclectique, allant de Comme un avion (Bruno Podalydès) à Matrix (Andy et Larry Wachowski) en passant par Balzac et la petite tailleuse chinoise (Dai Sijie) ou encore Playtime (Jacques Tati).

Un quatrième et dernier module donnera à voir, dans leur intégralité, sous forme d’expositions virtuelles, les œuvres issues de sept projets art-sciences menés par le Forum Vies Mobiles. La présentation de ces travaux d’artistes de tous horizons (photographes, acousticiens, plasticiens, etc.) sont enrichis de visites guidées proposées par les artistes eux-mêmes ou par des chercheurs ou experts de la mobilité.

59 Rue Guynemer, 93380 Pierrefitte-sur-Seine, France

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