Depuis 16 mois, Onur Yigit a posé son casque de chef de chantier pour rejoindre la société de ses parents, la retoucherie “Yasmin“. Avec un grand sourire, il accueille les clients pendant que ses parents recousent habits, rideaux… tout en taillant un brin de causette..
Onur n’est pas en terre inconnue, rue de Paris. La famille, installée au quartier des Poètes, y a vécu un temps. “Nous voulions installer un commerce dans un secteur où nous nous sentions à l’aise.“ Ici, peu de personnes ignorent les doigts de fée de Celile et de Muarnem, ses parents. Couturiers depuis plus d’une vingtaine d’années, leur réputation n’est plus à faire.
Solidarité avant tout
Rester les bras croisés en période de crise sanitaire ?
Impossible pour Onur et les siens. Aussi, 7 jours sur 7, Yasmin (sa sœur), Celile, Muarnem et lui travaillent “à la chaîne“ pour confectionner puis distribuer des masques. Plus de 800 ont été offerts de leur part à la mairie, aux commerçants, aux pharmaciens, aux habitants… 10 000 masques leur ont été commandés par la mairie. La famille chercherait-elle à faire son entrée dans le livre des records ? Que nenni. Les Yigit se veulent “simplement“ solidaires. Les masques ne sont donc qu’un exemple parmi d’autres.
Une âme d’entrepreneur
“Grandir à Pierrefitte m’a donné les clés pour devenir autonome et l’envie d’entreprendre. Grâce à mon quartier, j’ai appris que les échecs n’en sont pas. Il faut en tirer des leçons. Mon objectif est de venir toujours en aide aux personnes. Toutes les heures, un individu vient nous remercier pour notre geste. C’est un honneur !“ C’est à peine si, ce passionné des défis, espère se reposer. “La fatigue causée par le travail, on la ressent bien moins lorsqu’on a la chance de faire un métier qu’on aime.“ Contraint de couper lui-même ses cheveux, ce Pierrefittois regrette la petite touche en plus du coiffeur. Déformation professionnelle oblige, l’image compte.