Les pierrefittois de Août Septembre 2019 – Denise Delalée

DENISE DELALEE

Denise Delalée ou le devoir de mémoire pour ne « pas oublier »

Présidente de la Section locale de la Fédération Nationale des Déportés, Internés et Patriotes de Pierrefitte et de Villetaneuse (FNDIRP), Denise Delalée, âgée de 85 ans, ne manque jamais au devoir de mémoire si cher à sa dizaine de membres. Une façon pour elle d’honorer la mémoire de son père, Raymond Dautigny, déporté à Buchenwald. « Mon père était un résistant de la STO. Quand il a été contraint de travailler pour les allemands, il s’est arrangé pour que chaque fil électrique touché provoque des étincelles… Il était installateur électricien. Les allemands ont fini par comprendre. Il a été envoyé en camp de concentration

En 1955, année où Raymond décède, la famille décide d’honorer la mémoire des déportés, internés et patriotes. Afin de « sensibiliser la jeunesse, le Dr Amzeleg* et moi,  avons raconté la vie des déportés dans les écoles, collé des affiches. »

Le 18 juin dernier, elle était présente à la commémoration de l’appel du 18 juin 1940 pour ne pas oublier cette page de l’histoire qui a bousillé « une partie de mon enfance ». « Si j’avais un message à transmettre à la jeunesse, ce serait la tolérance. Quand on voit ce qui arrive pour une religion… Vous savez, tout au long de ma vie, il y a eu la guerre quelque part. » Devenue adulte, Denise a noué des amitiés en Allemagne et regrette de n’avoir pas appris ses leçons d’allemand. « Adulte, j’ai compris que ce peuple avait aussi souffert. Les camps de concentration ont à l’origine été construits pour remettre dans le droit chemin les Allemands… »

Cette pétillante et curieuse retraitée ne consacre pas tout son temps à cette association. Passionnée par l’écriture, elle rédige ses mémoires pour laisser une trace à sa petite-fille unique, écrit des poèmes, prend des cours de musique, de philosophie et peint. « En philosophie, chacun a autant d’idées que les autres. Elles ne vont simplement pas dans le même sens. Alors, on découd tout ensemble. » Un « challenge »  qui satisfait la curiosité de cette ancienne secrétaire bilingue impliquée avant tout dans la vie locale.

*Le Dr Amzeleg est décédé. De confession juive, aucun membre de sa famille n’est revenu des camps.

 

 

 

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