Aussi loin qu’il se souvienne et de ce qu’il sait, lui et sa famille sont Pierrefittois depuis toujours, “depuis l’époque des Francs“ aime-t-il plaisanter ! Passé par la maternelle et l’école élémentaire Joliot-Curie 1, Olazermi pose ses premières rimes à 12/13 ans. “Comme pour tous les mecs du quartier“, le rap et le football sont alors ses deux principales activités après l’école, celles qui sauvent de l’ennui et des conneries.
“Le talent est partout à Pierrefitte, des pépites, il y en a partout !“ insiste-t-il, pour bien signifier qu’il n’est pas le seul. La modestie de l’homme contraste avec la force de ses punchlines. C’est qu’il sait d’où il vient. Le chemin parcouru et les contrats signés avec de grandes maisons de disque ne l’ont pas éloigné du gamin qui enregistrait ses premiers morceaux en mode artisanal, sur le PC familial. “L’écriture venait toute seule, en cours quand je m’ennuyais…“, un don transmis aussi par son entourage, dans lequel tout le monde ou presque est rappeur, était rappeur ou le sera un jour : “Mon grand frère, mes cousins, mes potes d’enfance… c’est un passage obligé !“ Beaucoup d’appelés mais bien peu d’élus dans ce secteur hyper concurrentiel, où il faut jouer des coudes pour sa place au soleil.
Aussi, quand il y a trois ans un de ses singles, intitulé “Couleur“, rencontre un succès d’estime auprès des connaisseurs, il redouble d’efforts. Avec son petit cousin comme manager, il enregistre désormais dans des studios professionnels sur Paris et dans la région, multiplie les featurings avec des artistes franciliens et s’entoure de compositeurs aguerris. Sa voix grave et caractéristique fait le reste et impose peu à peu sa marque. Cette année, il entend frapper un grand coup avec son EP, Otcho, “une carte d’identité pour m’annoncer dans le milieu“ assène-til. Huit titres qui traversent ses principales préoccupations : l’argent, le quartier, la famille, la violence… Olazermi y décrit un quotidien dur mais où règnent aussi la solidarité et l’entraide. En témoigne la création de la maison de production Maison Mère, dès 2014, alors qu’il est encore un pur amateur, pour “aider les jeunes rappeurs du quartier et de la ville.“
Toujours les copains d’abord, avant la réussite et bien avant la gloire. Car si, à 28 ans, Olazermi parvient à vivre de son travail avec “un sens de la débrouille très pierrefittois“, il pense toujours à ceux qui se lancent et galèrent en bas des tours. C’est d’ailleurs le sens de son nom de scène, “un mot d’ordre“ préfère-t-il, en verlan « la misère haut“, c’est-à-dire “faire monter les petites gens aussi haut que possible !“ La lumière qui vient sur lui – comme par exemple avec la campagne pour Adidas dans laquelle il pose fièrement dans un survêtement du Real, l’une de ses équipes de cœur avec le PSG – Olazermi compte la “faire rayonner sur tout Pierrefitte“, sans s’aveugler et sans se perdre : “Je ne veux pas percer à tout prix. Tant que je peux vivre de ma passion et aider mes collègues, je suis bien !“.
Retrouvez les huits titres de l’EP otcho sur toutes les plateformes de streaming sur olazermi.ink.to/otcho