En ce début de l’année 2017, nous faisons un focus sur un jeune dentiste fraîchement installé dans Pierrefitte-sur-Seine.

Lino Vinas mord la vie… à pleines dents

Le docteur Vinas est un homme très occupé : son agenda pourrait s’apparenter à celui d’un ministre. Il a ouvert en octobre dernier le cabinet dentaire « Dentine » près de la maison de santé Jacques-Prévert : depuis il reçoit 25 patients par jour. Passionné par son métier, c’est aussi un entrepreneur dans l’âme.

« Les gens d’ici ont le droit d’avoir des soins de qualité »

Après 6 mois de travaux, « Dentine » a remplacé un ancien dépôt de meubles laissé à l’abandon. Un passé impossible à soupçonner quand on traverse le hall immaculé digne d’un hôtel. Dans l’un des cabinets flambant neuf apparaît le docteur Vinas, très photogénique avec son sourire ultra bright et un accent chantant particulièrement contagieux : « Certains de mes patients me disent que j’ai une tête d’arabe ! L’un d’entre eux m’a aussi dit que j’avais un accent québécois », s’amuse-t-il. Le nouveau dentiste du boulevard Jean-Mermoz est arrivé il y a deux ans de son Portugal natal pour monter ce cabinet dentaire à Pierrefitte, après avoir travaillé quelques mois à Epinay. Pour lui, le choix est fait : il exercera son métier de dentiste en Seine-Saint-Denis et pas ailleurs. A tout juste 30 ans, Lino Vinas semble avoir déjà eu plusieurs vies : il a toujours travaillé, confie-t-il, même tout gosse. En semaine, à la boulangerie familiale, et le week-end à l’hôpital que dirige sa mère. Après des études d’infirmier, il a suivi un cursus d’odontologie – en clair, la formation des futurs chirurgiens dentaires -, tout en s’occupant de l’entreprise familiale : « J’ai toujours eu envie de travailler dans le domaine de la santé, sûrement à cause du travail de ma mère. Et la chirurgie me passionne », résume-t-il. A la Faculté publique de Porto, ses cinq années d’étude se sont enchaînées avec brio : Lino Vinas est même devenu président de l’association des étudiants de la faculté – entre autres !

Cap sur Pierrefitte

Après ses études, il décide de mettre le cap sur la France et sur la Seine-Saint-Denis, un département qui manque cruellement de dentistes : « Au cabinet, on peut répondre à tous les besoins car les trois autres praticiens ont tous une spécialité. Les gens d’ici ont le droit d’avoir des soins de qualité », s’exclame-t-il. Depuis l’ouverture, tous les enfants des environs affluent au cabinet, notamment ceux âgés de 5 à 10 ans. Une tranche d’âge que ne semble pas affectionnée par les autres structures. Les patients viennent de Pierrefitte mais également des villes environnantes – le bouche à oreille à déjà commencé : « Avant l’ouverture du centre, on a signé des conventions avec toutes les mutuelles afin d’éviter que les gens n’aient à avancer les frais », ajoute le dentiste, dont la moitié de la patientèle bénéficie de la CMU. Au cabinet, qui est conventionné secteur 1, les dépassements d’honoraires sont persona non grata  et le tiers payant est pratiqué quasi systématiquement. Le docteur Vinas n’est pas avare en projets : d’ici quelques mois, il va ouvrir un 2e cabinet dentaire à Garges-lès-Gonesse et garde en tête l’idée d’ouvrir une boulangerie dans les environs, joli clin d’œil à son histoire familiale.

Egalement à l’honneur ces mois-ci, un footballeur Perrfittois qui vit de sa passion à l’autre côté du globe.

Sirina Camara, footballeur à Singapour !

Le jeune footballeur Pierrefittois joue à Singapour depuis 6 ans. Pour les fêtes de noël, il a passé quelques semaines dans sa ville natale, après presque 10 mois d’absence. Avec un seul et unique objectif : profiter au maximum de sa famille et de ses proches. Retour sur un parcours hors du commun !

« C’est la belle vie ici : il fait beau toute l’année et je suis traité comme un roi ! »

A 25 ans, Sirina Camara peut s’enorgueillir d’un beau palmarès ! Ses premières parties de foot, il s’en souvient encore : c’était avec les potes en bas de chez lui, dans le quartier des Poètes. Des amis qui le poussent à faire un essai à l’ASP. Sirina a 12 ans : il est immédiatement recruté par les dirigeants. Après 2 ans au club pierrefittois, le jeune footballeur est débauché par celui de Sarcelles puis celui du Red Star 93, club emblématique installé à Saint-Ouen depuis plus de 100 ans. L’adolescent est alors repéré par le staff du fameux centre de formation de Châteauroux : « J’ai découvert la campagne… et les entraînements intensifs. Parfois 4 heures par jour », raconte-t-il. Le jeune homme a tout juste 16 ans, et il a le mal du pays.

Cap sur l’Asie

Après les trois années de formation à Châteauroux, pas de contrat professionnel en vue… mais un coup de fil qui va changer sa vie. Départ : Asie du Sud-Est, direction Singapour. Objectif : faire un essai pour l’Etoile FC. Ce pays qu’il ne sait pas situer sur une carte, il n’en pense pas grand-chose… Mais poussé par ses grands frères, il décide de tenter l’aventure : « Au début, j’avais envie de rentrer. Mais après des hauts et des bas, je suis entré dans l’équipe des Young Lions. J’ai appris l’anglais et me suis fait des amis. Il y a une grosse communauté française là-bas », ajoute Sirina. Depuis 4 ans, le footballeur joue au sein du club Home United en tant qu’ailier : pour sa première saison, il a même été élu meilleur joueur de l’année 2009 ! Un club réputé qui a gagné deux fois la coupe singapourienne et qui, d’après ses dires, est devenu sa 2e famille ! Pendant ces quelques années d’expatriation, le jeune français a voyagé de l’Inde à la Chine, des Maldives à la Thaïlande, vivant une vie qu’il n’aurait jamais imaginée : « C’est la belle vie ici : il fait beau toute l’année et je suis traité comme un roi ! », s’amuse-t-il, comparant sa vie d’enfant de banlieue à celle d’aujourd’hui, dans l’un des pays les plus riches au monde. D’ici quelques mois, il devrait obtenir son passeport singapourien, ce qui lui permettra de jouer dans l’équipe nationale. Sirina Camara deviendra ainsi le premier footballeurfrançais à jouer pour Singapour : « Je n’ai pas encore de projets à long terme mais je pense rester en Asie encore un paquet d’années. C’est une chance d’être ici », conclut le jeune Pierrefittois. Bonne chance à ce joueur plein d’avenir !