Ces mois-ci, les élèves de l’école Anatole France ont eu droit à une visite du sculpteur Alex Labejof. L’artiste les a initiés à l’art et au recyclage.
Des artistes en herbe à l’école Anatole-France !
Pour la classe de CE1 d’Eymeric Bannelier, c’est l’heure du 2e atelier. Les enfants, assis en petit groupe, ont tous une mission. Faite en polystyrène, leur maquette, qui représente une ville imaginée par leurs soins, avance à grand pas. Aux quatre coins de la classe, les petits élèves réclament « Alex », avides de lui poser des questions. « Alex », c’est Alex Labejof, artiste réputé pour ses oeuvres monumentales de pierre et d’acier. Pendant qu’Amira peint un immeuble de polystyrène en noir, sa couleur préférée, Jamze finit de coller des bouchons sur une boîte de médicaments. Un gros camion est né ! Juste à côté, Kalyan parachève le parc qu’elle a imaginé en y ajoutant une nouille de type farfale : « Ce n’est pas une nouille mais une pâte qui représente une balançoire », me fait-elle remarquer. Alex Labejof officie quant à lui à la machine de découpe pour le bois, aidant Mihleia à créer une mini voiture : « Tu ne peux pas te blesser, il y a une protection », lui répète l’artiste. En termes d’ateliers, le sculpteur n’en est pas à son coup d’essai, animant des sessions dans toute l’Ile-de-France : « Ce qui m’intéresse dans mon métier, c’est la transmission. C’est important de développer l’esprit créatif des plus jeunes et de leur faire prendre conscience du gaspillage », confie-t-il.
L’expérience de l’art
Passant d’un élève à l’autre, Eymeric Bannelier aide les moins audacieux, rectifie le tir, prodigue des conseils : « Le projet que nous menons avec Alex Labejof englobe deux maquettes : la nôtre représente la ville. Nous avions envie de travailler sur le rapport ville-nature et le recyclage. Ce sont les parents qui nous ont fourni la majorité des matériaux », explique-t-il. Professeur des écoles à Anatole-France depuis 3 ans, Eymeric Bannelier est docteur en archéologie. Après ses études, il a travaillé pour la mission archéologique d’Epinay en tant que médiateur du patrimoine, mettant en place des ateliers historiques et artistiques dans les collèges : « Les activités artistiques développent l’imagination des enfants, c’est très important », explique-t-il. Une idée partagée par Claudine Moysan, qui officie à Anatole-France depuis 5 ans. Professeur des écoles par vocation, la jeune trentenaire a toujours voulu travailler avec des enfants : « Ce que j’aime dans ce métier, c’est le côté polyvalent. J’essaie de mettre en place chaque année un projet avec un intervenant spécialisé. Ce projet est intéressant pour plusieurs raisons, il montre notamment aux élèves que l’on peut créer une oeuvre artistique à partir de déchets », explique-t-elle. Dans sa classe, la maquette à échelle réduite trône au-dessus de l’armoire : c’est le petit Kosay qui s’empresse de m’en présenter les détails : « Notre maquette représente la nature. Je suis dans le petit groupe matériel et pour l’instant j’ai fabriqué un tracteur avec des vis », explique-t-il avec fierté. Vivement la prochaine séance !
En ces mois de mars et d’avril, les acteurs associatifs sont également mis à l’honneur.
A travers le portrait de la nouvelle directrice de RAPID, nous comprendrons quelques uns de leurs défis.
Audrey Renaud à la tête de RAPID
A tout juste 34 ans, Audrey Renaud a pris la direction de RAPID (Régie Associative Pierrefittoise d’Insertion et de Développement), en décembre dernier. Elle nous en dit plus sur son parcours professionnel et sur la régie Pierrefittoise, qui en matière de dynamisme, n’a plus grand-chose à prouver.
En ce début d’année, Audrey Renaud semble avoir un agenda digne d’un ministre. Entretiens annuels d’évaluation des équipes, bilans comptables, demandes de subvention : une prise de fonction sur les chapeaux de roues ! D’origine nantaise, la jeune trentenaire peut déjà s’enorgueillir d’un riche parcours professionnel. Diplômée d’un Master 2 en aménagement du territoire et développement local ponctué de deux stages au Sénégal et au Burkina Faso, elle a ensuite travaillé 7 ans pour Opievoy, premier bailleur social de la couronne parisienne, en tant que chargée de développement social et urbain : « Ce qui m’a plu pendant cette période, c’était de monter de nouveaux projets comme créer un centre d’affaires de proximité au Blanc-Mesnil ou une ressourcerie à Villiers-le-Bel », raconte-t-elle. Depuis le 21 décembre, elle remplace Célia Massé à la tête de RAPID : « Je travaillais depuis des années avec des régies de quartier, j’avais envie de voir comment cela se passait de l’autre côté du miroir. Il y a un projet local, une équipe. C’est un vrai challenge ! », explique-t-elle.
Dans les coulisses de RAPID
La régie de quartier Pierrefittoise est en effet composée de 19 salariés dont 16 en insertion. Pour rappel, RAPID est à la fois une association et une entreprise d’insertion qui met en place des chantiers – entretien des espaces verts et nettoyage des espaces urbains – à destination des Pierrefittois loin de l’emploi, notamment les moins de 25 ans et ceux de plus de 50 ans : « Ils sont là pour une période de 2 ans maximum avec l’objectif de trouver un emploi durable par la suite », explique Andrey Renaud. RAPID peut également se targuer d’être la seule régie des environs à coordonner les ateliers sociaux-linguistiques de la ville : « Aujourd’hui, nos 23 bénévoles donnent des cours de français à 200 apprenants. Mais les listes d’attente s’allongent, tout comme nos besoins en bénévolat ! », s’exclame-t-elle. Pour RAPID, l’année 2017 sera riche en projets. Grâce à l’arrivée d’un nouvel éco-médiateur, l’association va notamment monter un projet autour de la précarité énergétique en collaboration avec les autres régies du territoire de Plaine Commune : « L’idée est d’identifier les ménages qui sont en grande précarité énergétique et de trouver des solutions pour améliorer leur quotidien », ajoute-t-elle. Sans oublier, parmi les autres projets, la création d’un Repair café – espace collaboratif ouvert à tous – et d’un restaurant d’insertion. Bref, RAPID n’en finit pas de nous épater.
Parcours :
- 1982 : naissance à Nantes
- 2006 : obtention d’un Master 2 en aménagement du territoire et développement local
- 2010-2016 : chargée de développement social et urbain chez Opievoy
- Depuis décembre 2016 : directrice de RAPID