A l’honneur lors de cette rentrée, la trésorière de l’association Maurice Utrillo et le professeur de judo de l’Association Sportive de Pierrefitte.

Hélène Bruneau, mémoire vive de Maurice Utrillo

De secrétaire à trésorière, Hélène Bruneau officie à l’association dédiée à Maurice Utrillo depuis 30 ans tout rond ! Rencontre avec une jeune septuagénaire qui connaît la palette du peintre sur le bout des doigts.

« Montmartre-Pierrefitte en âne » plutôt qu’en RER

C’est dans un petit bureau du 5e étage de l’Espace Salvador Allende que niche l’association Maurice Utrillo, créée par Jean Fabris en 1963 – l’ayant-droit du peintre décédé il y a deux ans. Hélène Bruneau, actuelle trésorière de l’association, évoque les souvenirs d’antan : « A l’époque, Jean Fabris travaillait à l’ORTF et avait assisté aux obsèques nationales d’Utrillo. Cela l’avait beaucoup marqué. Il est ensuite devenu le secrétaire de la veuve du peintre, puis s’est installé à Pierrefitte où a habité Utrillo ». Célèbre peintre montmartrois, Maurice Utrillo (1883-1955) est l’un des enfants chéris de la ville et le fils de l’artiste Suzanne Valadon, ancien modèle de Toulouse-Lautrec et de Renoir : « Elle avait loué une maison derrière la mairie de Pierrefitte, villa Hochard, et Maurice allait à l’école rue de Paris, dans une institution privée. Ils faisaient le trajet Montmartre-Pierrefitte en âne », ajoute-t-elle. Infiniment plus bucolique que le RER !

L’art du faux

Hélène Bruneau est l’un des quatre membres de l’association depuis 1987. Il y a 30 ans, l’ancienne secrétaire dans l’aéronautique s’est reconvertie dans l’histoire de l’art et a quitté son Paris natal pour le centre de Pierrefitte. Embauchée initialement pour faire du classement administratif, elle s’est, au fil des années, occupée des comptes, des droits de reproduction et des expertises. L’une des activités majeures de l’association est en effet de délivrer des certificats d’authenticité à l’attention des commissaires priseurs et des collectionneurs : « Sur les rayonnages, tous les classeurs rouges répertorient les faux. Jean Fabris disait d’ailleurs qu’il y avait autant d’œuvres d’Utrillo – environ 6000 – que de faux  », s’exclame-t-elle. Parmi les autres missions de l’association figure celle de promouvoir l’œuvre d’Utrillo et de Valadon en organisant des expositions, notamment au Japon.

« Pour moi, les valeurs associatives sont celles du lien, du partage »

L’association aime aussi collaborer avec d’autres structures de la ville pour élaborer de nouveaux projets. Il y a deux ans, elle s’est associée au club photo et à l’amicale philatélique de Pierrefitte pour créer le fameux timbre Suzanne Valadon à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de l’artiste-peintre. Pour Hélène Bruneau, également bénévole au centre culturel, le forum des associations est un rendez-vous incontournable : «  C’est important que l’association y soit représentée. Même si ce n’est pas une structure caritative, elle a le mérite d’exister. Pour moi, les valeurs associatives sont celles du lien, du partage  ». Le partage d’une passion pour un peintre de génie.

Egalement à l’honneur ces-mois-ci, un professeur qui transmet sa passion pour le judo aux petits Pierrefittois.

Arnaud Seguin, l’ASP judo dans la peau

C’est au complexe sportif Pierre-Machon que nous avons rencontré Arnaud Seguin, prof de judo au sein de l’ASP depuis plus de 20 ans. Un passionné qui a transmis à des milliers de petits Pierrefittois son engouement pour le sport.

Une jeunesse remplie de sport

Avec les Seguin, on pourrait jouer au jeu des 7 familles. Quarante-cinq ans au compteur, Arnaud Seguin est le fils d’André et de Jeanine, respectivement fondateur et présidente de la section judo de l’ASP créée en 1975 et qui compte 180 adhérents. Né à Sarcelles, Arnaud a habité Pierrefitte pendant 30 ans avant de convoler en justes noces dans la capitale : « J’ai fait mes débuts à l’ASP judo en 1977 et à partir de cette date j’ai toujours été licencié ou enseignant au sein du club », raconte-t-il. Arnaud Seguin a le club dans la peau, un attachement sans doute transmis par l’histoire familiale. Un attachement viscéral qui lui a même fait changer de cap après avoir enseigné dans l’éducation nationale : « J’ai toujours baigné dans cette ambiance familiale et sportive. Finalement c’était dans ce club que j’avais envie de transmettre mes connaissances, ma passion », conclut-il.

« L’un des objectifs du club est de s’entraider et de conserver cette ambiance familiale qui nous plaît »

Travaillant actuellement au service des Sports du département du Val-de-Marne, Arnaud Seguin prend inlassablement la route des vestiaires après sa journée de travail pour donner des cours aux petits et grands apprentis judokas : « Ce que j’essaye de transmettre ce n’est pas seulement le judo, mais aussi des valeurs autour du travail, de la persévérance. Je parle également beaucoup de respect et de relation de confiance, notamment aux ados », confie-t-il. Le sportif, qui a obtenu son 6e dan au terme de deux ans de préparation, et qui devient ainsi le plus jeune haut gradé du département, est un bon exemple d’assiduité, à l’image d’Abby Magassa, une ancienne élève du club qui a participé aux championnats de France : « C’est une jeune fille qui représente à merveille la section judo et la ville. Aujourd’hui elle est en sport étude au pôle espoir de Brétigny grâce à sa régularité », raconte-t-il. Sur le tapis, le professeur de judo ne s’épanouit pas seulement au contact des futurs compétiteurs mais aussi à celui des tout petits et de personnes souffrant d’un handicap. Depuis 10 ans, le club accueille des résidents de la Maison de l’Alisier, foyer médicalisé spécialisé dans les traumatisés crâniens, pour un entraînement hebdomadaire. Une riche collaboration qui a comme point d’orgue « Pierrefitte sur tatami », grand entraînement annuel réunissant personnes valides et non valides : « L’un des objectifs du club est de s’entraider et de conserver cette ambiance familiale qui nous plaît. Au Forum des associations, j’aime quand d’anciens élèves viennent me présenter leurs enfants, cela me rend fier », confie Arnaud Seguin.